L'ombre portée des disparues :
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L'ombre portée des disparues :
Pleine de regrets,
Comme l'eau seule et tressée à Elba,
Les pas s'éloignent ; tout devient muet
Dans les vagues profondes, amie de Boddah.
C'est ainsi que minuit
S'était teint ;
C'est toi qui donnais vie
Aux étoiles avec tes mains.
Et ce doigt tendu aux lèvres se plie sur
Le papier qui parle pour le silence qui ment ;
J'écrivais la mer en y noyant mes blessures,
Quand j'ai perdu mes dix-huit ans.
C'est passé, pas loin, je me souviens
Encore un peu de tes yeux sucrés
Que je vois mieux quand c'est éteint,
Que je rêve mieux les miens fermés ;
Ça pourrait être pire,
Dans le silence j'entends ton rire.
Mais j'ai trop aimé les disparues de la brume,
Je ne serais plus Ogygie ou Ithaque de plume,
Parce que les nymphoses de l'aurore muent
Et que les sables sèment l'oubli,
Pas de Pavane pour les princesses disparues
A la lumière des pissenlits.
Enfin, ils ne sont pas lâches les sans-retour,
Les invisibles au-revoir ;
On oublie jamais leurs adieux sourds
Et leur pardonne sans les revoir
Ceux qui empruntent leur long détour,
Plaine d'espoir.
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Autrice : Natacha @natacha.bourgeois1