« Ma rhétorique »
Share
« Ma rhétorique ».
Trêve de métaphores, je réduis les images,
Efface les anaphores qui introduisent chaque page.
Je mange les ellipses, crache des anachronismes,
Pour que les analepses échappent au conformisme.
Je pleure des hyperboles, clame des prosopopées,
Prends mon pinceau, ma fiole, et peins des éthopées.
La question rhétorique ou la prétérition?
Celle-là est ironique, je prends la gradation.
Allitération, accumulation de termes qui donnent des frissons.
Je coupe en hémistiches
Tous les alexandrins,
Mets les tercets en friche
Et réduis les quatrains.
D’un bel enjambement
Je file l’opposition,
Mets en exergue le signifiant
Dans ma comparaison.
Et pour la tragédie,
J’accentue la cadence ;
Pluie de stichomythies,
J’enchaîne et je repense
Toutes les didascalies
Et tous les monologues.
J’ajoute la comédie
Dans une démarche analogue :
Fourberie, quiproquo
Simulacres et jeux de mots.
-
Autrice : Emilie
1 commentaire
Petit mot d’Emilie pour éclairer la compréhension de son poème :
Mon poème était une chanson « ma rhétorique », j’y bouscule des règles de figures de rhétorique et les image beaucoup.
Par exemple, l’ethopee est une figure qui permet de peindre un portrait par les mots, et dans mon vers j’écris que je « prends mon pinceau, ma fiole et peins des éthopees ».
Et pour autre exemple : à un moment je suis passée de strophes en alexandrins à des strophes en 6 pieds.
C’est le moment où je « je coupe en hémistiches tous les alexandrins », là aussi je l’image en l’appliquant à l’écriture. Les hémistiches ce sont des moitiés de vers.