L'amour à son départ ôté leur âme aux terrasses

L'amour à son départ ôté leur âme aux terrasses
Et aux toits suspendus sous lesquels on rêvasse
Il gâte le rotin des chaises de café
Et vole sa chaleur à l'accent étranger

Une fois disparu, il est empoisonneur
Rigidifie le lien, prohibe une couleur
Interdit une crique et mille autres lieux
Mais il les a un jour rendus prodigieux

Puis un autre amour, après qu'il est fini
Rend lui redoutable une tête de lit
Une bouteille d'eau, un certain vêtement
Parfois une rue et jusqu'à un continent

Il gâche la lavande et les jeux à gratter
Vicie les mélodies qu'on avait tant aimées
Les épithètes même il les fait douloureux
Mais il les a un jour rendus prodigieux

Demain il m'ouvrira au charme insoupçonné
Des poignées en étain, des tabourets penchés
Ou encore qui sait, des crèmes Chantilly
Et bien qu'il les gâte une fois déguerpi

Il aura la vertu, et le mot est trop peu
De les avoir rendus un jour prodigieux.

Sophie G.
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