De ces yeux de l’eau
Share
De ces yeux de l’eau,
De l’eau coule de mes yeux
Mon corps s’enveloppe d’une douleur qui me mouille.
Je ne sèche jamais, alors je pourris.
Les larmes s’accumulent dans ma gorge.
Je ne respire plus, je les vomis.
C’est bon, je respire.
Je relève les yeux,
Ils sont un paysage rempli d’eau que le vent essaie de sécher
Le vent est fort
Je suis assise et pourtant mes jambes flagellent
Bientôt, j’irai m’habiller, j’enfilerai un habit sec, sur mon corps mouillé
Mais avant d’être à mon corps, où étaient mes larmes ?
Je m’enferme les yeux.
Ca y est, je suis dans un jardin.
Il est de ces jardins qui voudraient me dire que la poésie existe partout.
Je plisse les yeux, et d’un revers de main réveille mon visage.
Devant moi, un érable. Il est droit, fière.
L’eau est tombée hier.
Mes larmes ont elles été de celles qui l’ont fait grandir ?
Et avant d’être à cet arbre, quel avait été le voyage de mes larmes ?
Ils sont à l’arrière d’une voiture.
Dehors, il fait froid
La buée de leur deux corps vient se déposer sur les fenêtres
Leurs sueurs se condensent, se mélangent
Une goute se forme, elle dégouline
Mes larmes ont t elles été de celles qui ont fait l’amour ?
Et avant d’être a l’amour, quels avait été le voyage de mes larmes ?
Dans une pièce étroite,
Du béton, du béton blanc
Un homme compte les goutes
Ploc ploc ploc
Elles s’écrasent inlassablement dans le fond de son évier en Inox
Mes larmes ont t elles été de celle qui ont rendu fous ?
Et avant d’être à la folie. Et avant...
Un temps,
J’ai réussit à imaginer les autres vies de ma tristesse`
Mais quand l’imaginaire se tarit se sont les faits qui reviennent
Tu ne seras plus là
Maintenant, mon visage est un rideau de larmes
Elles ne coulent plus, elles se noient sur mes joues
Je plonge ma tête dans un sceau
Elles ne coulent plus, c’est moi qui les noient
Je prends le sceau,
Je cours, descend le chemin du fond du jardin
« Je ne veux plus de vous » je crie
-
Autrice : Juliette