J’ai une amie avec qui j’ai coutume de parler d’amour

J’ai une amie avec qui j’ai coutume de parler d’amour
autour d’une tisane fumante.
Elle me fait des grands discours,
et quand elle me parle de ce sentiment si cher à son cœur, je vois dans ses yeux les
constellations des nuits d’été dans sa vallée.
Elle me parle de lumière, de divinité, de pureté. Ses paroles sont feu, ses yeux sont phares,
ses mots sont libres.
Elle me parle de ses histoires passées, de ses histoires futures,
de ses ratés, de ses aventures.
La passion est sa passion. Elle ne fait pas de façon, elle a aimé tous ses garçons.
Dans le ciel étonné, elle a réarrangé toutes les étoiles et a construit ses propres
constellations.
Du bout de son doigt, elle me montre, les yeux humides, la constellation du premier amour,
celui qu’on a perdu et qu’on n’a jamais revu.
Elle passe ensuite, l’air gêné, à la constellation du pansement, celui qui vous fait oublier le
premier ou tous les précédents. Celui-ci passe dans le ciel plusieurs fois par nuit, revient
souvent et joue ce rôle vain et redondant, mais il faut l’imaginer heureux, me dit-elle.
En riant,
elle me montre la constellation de l'amant, celui qu’on aime de tout son corps, qui imprègne
nos pores, mais dont la boussole n’indique pas le Nord.
Quand je lui demande de me conter l’histoire de l’étoile du Berger, elle reste vague et me dit
simplement, que si tous les moutons célestes suivent un seul et même guide, c’est que ça
ne doit pas être n’importe qui.
Elle me dit qu’elle ne l’a elle-même encore jamais rencontré. Mais elle n’est pas pressée,
chaque chose en son temps. Il ne faut pas sauter les étapes sur le chemin qui mène à
décrocher la Lune.

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Autrice : Johanna

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1 commentaire

On veut tous une amie comme toi avec qui discuter

Rhodoraily

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