le noir coule

le noir coule
croule
sous les décombres
les débris
les gravats de béton gris
le rouge
des dépouilles
turgescent
sur la chaussée
sous les ruines
des amas

— des amas d’enfants
dentelle d’aube
ischémiée, nécrosée

des femmes dévastées
dont la veille n’a suffi
à repousser l’épouvante
mortes
survivantes

hors de portée

occidentaux
accidentés du cauchemar
mes yeux anonymes
ont le noir de l’horreur
le rouge du dégout
les larmes de l’impuissance acide

le long de l’échine
le fantôme de l’europe inconséquente

— Puissions nous être arbre ou plante
des défunts sans cercueil.

Oana
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